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Alexandra David-Néel et Ella Maillart, la force des voyageuses

Toutes deux ont tracé leurs chemins en parcourant le monde seule, hors des sentiers battus. Alexandra David-Néel et Ella Maillart partagent à travers leurs écrits leur soif de liberté, leurs réflexions philosophiques et politiques.

Couverture Voyage d'une parisienne à Lhassa

C'est dans les milieux anarchistes et féministes que j'entendis parler pour la première fois de l'exploratrice Alexandra David-Néel. Puis, en faisant quelques recherches sur les aventurières célèbres, je découvris par la suite Ella Maillart, voyageuse, écrivaine et photographe suisse.


S'épanouir en voyageant seule en tant que femme


J'ai été fascinée de lire des récits de femmes voyageant seule à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle. Parmi leurs nombreux ouvrages, je n'en ai lu pour l'instant que quelques uns dont "Voyage d'une parisienne à Lhassa" écrit par Alexandra David-Néel et "Ti-Puss" relatant les aventures d'Ella Maillart en Inde avec son chat.


À une époque où la vie des femmes se cantonnait principalement au foyer, elles ont toutes deux décidé de partir explorer le monde pour s'émerveiller, écrire, découvrir de nouvelles cultures, approfondir leurs connaissances et trouver un sens à leur vie.

Que ce soit à leur époque ou à la nôtre, voyager seule est riche d'enseignements. Cela permet de faire de nouvelles expériences, d'apprendre à mieux se connaître, de sortir de sa zone de confort et de faire des rencontres qui peuvent tout simplement bouleverser nos vies.


Alors pourquoi, à l'heure actuelle, mettons-nous encore en garde les femmes souhaitant voyager seule ? Quel serait le danger ? Découvrir notre besoin de liberté et d'indépendance ? Nous épanouir seules loin des chemins tout tracés ? Prendre conscience de notre force et de toutes nos ressources insoupçonnées ? C'est plutôt le patriarcat qui serait en danger justement...


Des parcours de vie loin des normes patriarcales


Lorsque j'évoque les parcours de vie d'Alexandra David-Néel et d'Ella Maillart avec mon entourage, on me demande souvent si elles étaient mariées ou si elles ont eu des enfants. Difficile d'imaginer qu'une femme de leur époque ait pu vivre sa vie sans s'investir dans une relation de couple ou se reproduire... et pourtant !


Alexandra David-Néel se maria en 1904 et laissa son époux à Paris pour voyager seule à partir de l'année 1911. Elle ne revint que 14 ans plus tard. L'exploratrice ne voulait pas d'enfants, consciente que cela était incompatible avec ses aspirations et son mode de vie. Ella Maillart, quant à elle, ne s'est pas mariée et n'a pas eu d'enfants. Elle consacra sa vie au sport, à l'écriture et aux voyages. En 1939, elle parcourut notamment 6 800km avec son amie, l'aventurière Annemarie Schwarzenbach. L'ouvrage "La voie cruelle : deux femmes, une Ford vers l'Afghanistan" fait le récit de leurs aventures.


Ces femmes ont tracé leurs chemins, loin des normes patriarcales et des injonctions à la maternité. Leur indépendance, leurs choix de vie, leur soif d'aventure nous rappellent que vivre pleinement sa vie, sans se conformer aux diktats imposés par la société, est possible.


Le bonheur d'une vie nomade et légère


Qu'est-ce qui nous rend vraiment heureux.se ? Vaste question. Certain.e.s mettront toute une vie pour y répondre. L'autoroute du bonheur nous vend une vie radieuse avec un bon job, une maison ou un appartement, une vie de couple, un chien et des enfants. Une véritable ôde au capitalisme et à la sédentarité qui est loin de convenir à tout le monde.


Alexandra David-Néel et Ella Maillart ont mené pendant de nombreuses années une vie nomade, n'emportant avec elles que quelques affaires. L'exploratrice française parcourut le Tibet à pied et à cheval, sans matériel de campement. En lisant "Voyage d'une parisienne à Lhassa", je n'en revenais pas du peu d'affaires qu'elle emporta dans son sac pour voyager durant des mois à travers les hauts plateaux tibétains enneigés et atteindre la capitale.


S'alléger et se détacher de ses biens matériels, c'est aussi ce qu'a fait Ella Maillart lors de ses voyages et de son périple en Inde. Une étape indispensable pour trouver la paix intérieure et suivre les enseignements de Ramana Maharshi et Atmananda Krishna Menon.


Être plutôt qu'avoir, tel est le message que j'ai perçu à travers leurs récits de voyages et leurs quêtes de spiritualité. Une philosophie qui me guide à présent au quotidien.


Pour en savoir plus sur la vie de ces deux femmes extraordinaires :

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